De la prise de parole à l’émancipation

Ouvrage disponible au CRD de l’ADEA au rayon Intervention sociale, section Généralités, avec la cote INT-GEN-PET-439

L’autrice

Anne Petiau a dirigé la réalisation de cet ouvrage. Elle est sociologue, directrice du Centre d’étude et de recherche appliquées (CERA) du Campus des métiers du social et chercheuse associée au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (LISE–UMR CNAM/CNRS), où elle co-anime l’axe Politiques sociales, Action sociale et Solidarités. Auparavant formatrice-chercheuse dans une école de travail social (IRTS) durant 8 ans, elle a ensuite pris la direction de la recherche de Buc Ressources le Campus des métiers du social (Yvelines).

Quatrième de couverture

« Les recherches collaboratives et participatives suscitent un intérêt croissant dans le secteur du travail social et dans le champ scientifique. Peu de travaux ont cependant porté sur la participation des usagers des politiques sociales.

Pourquoi favoriser la participation des citoyens et des usagers ? Comment et selon quelles modalités les personnes participent-elles aux recherches ? Dans quelle mesure ces recherches parviennent-elles à modifier les services d’aide et d’accompagnement, la formation professionnelle des intervenants sociaux et les politiques publiques ? En quoi contribuent-elles au débat démocratique, aux prises de parole et à l’émancipation de ces publics ?

Fruit de regards croisés, ce livre porte sur les recherches dans le champ de l’intervention sociale qui visent un horizon de changement des personnes, des institutions et des rapports sociaux.

Cet ouvrage présente des expériences concrètes menées en France et à l’étranger, en les replaçant dans différentes traditions de recherches participatives. Il fournit ainsi aux chercheurs, aux usagers et aux professionnels des repères théoriques mais aussi des outils concrets pour s’engager dans de telles pratiques. »

Un point de vigilance

Au-delà du domaine spécifique de l’intervention sociale, de nombreuses initiatives citoyennes se sont saisies des concepts, outils et méthodes que constituent la prise de parole, l’émancipation, l’autogestion ainsi que la démocratie directe et participative. Ces dernières années, quelques exemples ont marqué l’actualité : Nuit Debout, les actions de solidarité avec les migrants, les organisations écologistes comme Alternatiba ou Extinction Rebellion, les gilets jaunes etc. Réalisant l’ampleur de cette dynamique, nos élites ont même tenté de la récupérer et de la détourner en organisant la Convention citoyenne pour le Climat il y a quelques mois.

Mais au vu des réactions que provoquent habituellement ces élans dès lors qu’ils prennent un peu d’importance (propagande médiatique, violences policières, procès pour l’exemple, chantage aux subventions publiques), on réalise à quel point il peut être délicat d’expérimenter des alternatives décentralisées et inclusives au modèle de gouvernance de notre pays, basé sur une hiérarchie forte et une centralisation des pouvoirs. Il s’agit donc d’anticiper les vents contraires que des projets émancipateurs pourraient rencontrer en ces temps difficiles afin de cultiver la résilience. Mieux vaut plier que rompre, comme l’a écrit la Fontaine dans la fable « le chêne et le roseau » – en faisant toutefois en sorte que les nécessaires compromis ne confinent pas au sacrifice. En ce sens, le développement des tiers-lieux propose des pistes intéressantes…

Pour aller plus loin

  • Rendre effective la participation des personnes en situation de handicap. Un article de Benoît Eyraud, Sébastien Saetta et Tonya Tartour, qui décentre notre rapport au handicap des seules « altérations » des individus pour y intégrer les empêchements sociaux que ces derniers rencontrent et qui leur sont imposés, et ainsi nourrir les discussions relatives à la démocratie participative.
  • L’ouverture à la concurrence (PDF). Un entretien avec Anne Petiau et Marie Loison-Leruste qui met en lumière les écueils d’une politique qui fait l’impasse sur la concertation et la coopération entre les acteurs de terrain du secteur de l’urgence sociale, de plus en plus « managés » selon des principes délétères, dont ceux de la sous-traitance et de la concurrence.
  • La maison des Babayagas : vivre libres et vieilles (podcast France Culture). Pensé comme une « anti-maison de retraite », le bâtiment est situé en pleine ville et donc tourné vers la Vie et les autres. Il permet aux femmes qui l’habitent de se prendre en charge et s’entraider pour bien vieillir.